- Tous les patients que j'accompagne en séance sont unanimes : ils ne comprennent pas comment ils ont pu se faire manipuler à ce point. Souvent, ils n'ont rien vu venir. Systématiquement, ils sont totalement désorientés.
- La manipulation n'est pas l'apanage de ceux que l'on nomme les pervers narcissiques. Elle est partout : dans la vie personnelle, dans le monde du travail, en politique, dans la vie familiale et dans la vie de couple. Dans tous les cas, elle agit dans la sphère affective, émotionnelle et psychologique ; créant au niveau corporel un certain nombre de symptômes allant du simple inconfort transitoire à la maladie grave, voire même au décès prématuré et au suicide.
- Nous allons aborder dans cet article les différentes formes de la relation d'emprise à travers la description de ses protagonistes et une analyse de la dynamique relationnelle, ainsi que les moyens de s'en libérer.
- La personne manipulatrice : Portrait d'un redoutable ennemi.
Les articles sur le sujet sont pléthores et abordent tous la personne manipulatrice comme étant majoritairement de sexe masculin.
Il n'en est rien.
Les statistiques sont plutôt en faveur d'une parité hommes/femmes.
Ce qui faussait jusqu'alors ces résultats, c'est le fait que les hommes ont plus de mal à solliciter de l'aide lorsqu'il ne vont pas bien car beaucoup moins à l'aise avec leurs émotions ; mais aussi parce que leur héritage atavique ainsi que la pression sociale les conduit souvent à vouloir trouver eux-mêmes la solution à leurs difficultés. C'est d'ailleurs ce qui explique qu'il y ait beaucoup plus de suicides chez les hommes que chez les femmes. Ceux qui finissent par solliciter de l'aide, arrivent souvent beaucoup plus abîmés dans le fauteuil de mon cabinet.
J'ai donc pris la liberté aujourd'hui de rédiger cet article en évoquant la personne manipulatrice au féminin, celle-ci causant les mêmes ravages chez sa proie que son homologue masculin, parfois même avec davantage de vice.
Comme le dit très bien Yvon Dallaire, Psychologue Québécois et auteur de plusieurs ouvrages sur les relations de couple : "contrairement à la croyance populaire, le sexe fort c'est le sexe féminin".
Et je suis bien d'accord avec lui.
La manipulatrice peut être une amie, une collègue de travail, une supérieure hiérarchique, un membre de la famille, une épouse etc....
Les auteurs s'accordent tous à dire qu'elles ont dans leur prime enfance subi un trauma, des violences, des carences affectives et émotionnelles qui les ont conduit à adopter la manipulation comme moyen de défense. Dans les cas les plus lourds, celles que l'on nomme les perverses narcissiques, leur vision du monde est totalement clivée : il y a les forts d'un côté et les faibles de l'autre. Il faut dominer et écraser autrui sinon c'est lui qui vous écrase et vous domine. Toute leur vie tourne autour du rapport de force, elles ne connaissent que la violence sous toutes ses formes dans le but de nourrir leur besoin égotique de pouvoir et de domination.
Mais il ne faut pas s'y tromper, elles ne sont à l'intérieur que des coquilles vides, des vampires énergétiques qui ont besoin de l'autre pour se nourrir et rester en vie. Sans l'énergie de l'autre, point de survie pour elles. J'expliquerais d'ailleurs plus loin parmi les moyens de sortir de l'emprise psychologique combien les thérapies énergétiques sont une aide capitale dans le processus de libération et de reconstruction.
-
La Proie : Une personne lumineuse, bienveillante et empathique.
Ce sont des hommes généreux, bienveillants, toujours prêts à aider et à soutenir l'autre. Ils ont les caractéristiques du sauveur selon le triangle dramatique de Karpman.
On retrouve chez eux une dépendance affective, une mauvaise estime de soi, un sentiment de culpabilité omniprésent.
Au début de la relation, ce sont des personnes lumineuses et pleines de vie. Leur hyper empathie brouille leur jugement et leur perception de la réalité de la dynamique relationnelle.
Ce sont toutes ces qualités qui en font la proie idéale pour la manipulatrice, parvenir à laisser l'autre exsangue est un défi à la hauteur des qualités de la proie qui n'en devient que plus délectable.
En début de relation, la proie est le joyau, la manipulatrice le fait briller pour le rendre addict et asseoir son pouvoir sur lui. Puis, au fil du temps, il devient fort peu de choses, un objet manipulable au gré de ses humeurs changeantes.
Beaucoup ne sont plus que l'ombre d'eux-mêmes lorsqu'ils prennent conscience de la gravité de la situation et de leur état.
-
La dynamique relationnelle : un rapport malsain au masculin et au féminin.
Comme toute relation, c'est une danse qui se joue à deux.
Sans proie point de prédateur, sans prédateur point de proie.
" Ma responsable hiérarchique va me rendre dingue, elle me dit tout et son contraire dans le même phrase", se plaint Jean-Paul R. Agent d'assurance .
" Ma mère tente constamment de me culpabiliser quand je ne vais pas la voir pendant plusieurs jours. Un jour, je serai morte quand tu passeras la porte, et tu ne viendras pas pleurer parce que ce sera trop tard. Ta sœur, elle, vient tous les deux jours et m'apporte toujours quelque chose pour me faire plaisir." raconte Pascal B, pharmacien.
" Ma femme me place toujours dans des situations inextricables. Si elle me demande quelque chose et que je refuse, j'ai tord de refuser. Et si j'accepte, ce n'est pas comme ça qu'elle voulait que ça soit. Et c'est comme ça dans tous les domaines. Elle ne supporte pas ses règles, mais elle veut les avoir. Elle ne veut pas qu'on s'inscrive à la même salle de sport, mais elle me reproche de ne pas m'entraîner dans la même salle qu'elle. Et dans le domaine intime c'est encore pire : elle m'aguiche en passant nue devant moi et lorsque je m'approche d'elle, elle me repousse. Elle n'assume aucune charge du ménage, je paye tout et elle m'en demande toujours plus, ce n'est jamais assez ; elle me reproche de ne jamais lui faire de cadeau ou bien des cadeaux insignifiants. Je me retrouve aujourd'hui dans une situation financière très délicate alors que je gagne très bien ma vie. Je n'en peux plus." m'explique Jean-Marc G, Ingénieur.
"Je suis en instance de divorce, nous avons deux enfants en résidence alternée. Ma femme manipule les enfants, son avocate et même le juge afin que je passe pour le salaud. Les enfants rentrent de l'école en pleurs car elle leur dit du mal de moi. Elle ne déclare pas tous ses revenus afin de passer pour quelqu'un dans le besoin, et me réclame une pension soi-disant pour les enfants alors qu'elle gagne au moins autant que moi ; ce qui lui permet de réhausser son niveau de vie à mes dépends et lui permet de garder un lien, une forme d'emprise grâce à l'argent. Elle est jalouse de ma nouvelle compagne et du fait que je suis heureux dans ma vie, alors qu'elle refait sa vie elle aussi. Elle commence insidieusement à s'en prendre à ma compagne et à ses enfants de façon détournée en utilisant les nôtres. Dernièrement, mon fils à appris à faire du vélo avec ma compagne et il n'osait pas le dire à sa mère de peur des représailles…" me confie Bruno V., Coiffeur.
J'explique toujours à mes patients, et c'est souvent une prise de conscience difficile, qu'ils ont une part de responsabilité dans la mise en place et dans l'entretien de la relation d'emprise. La manipulatrice n'a pas son pareil pour détecter les failles de sa future victime. Elle le scanne, repère les leviers à utiliser et les points d'ancrage qui vont lui permettre d'écraser l'autre. Le patient alors totalement réduit à l'état d'objet n'est, à mon sens, pas responsable de ses carences, mais il joue un rôle primordial dans le fait d'agir pour les combler ou bien de les entretenir, ce qui stoppe ou fait perdurer la relation d'emprise.
Injonctions paradoxales, souffler le chaud et le froid, tenir un discours volontairement flou, gaslighting etc....autant de techniques qui visent à semer le trouble chez l'autre, à le paralyser, à le faire douter de sa santé mentale, à l'isoler...bref, à le rendre fou. La manipulatrice, surtout lorsqu'elle est perverse, projette sans cesse sur sa victime ses propres comportements, pensées, croyances etc...La manipulatrice n'est jamais responsable, c'est toujours la faute de l'autre : l'autre qui n'est pas un collaborateur, un associé, un ami, un fils, un mari, un amant à la hauteur des ses exigences envers lui sans cesse croissantes. Le but est de s'aliéner l'autre afin de le vider complétement sur tous les plans, puis le jeter en l'accusant de tous les maux lorsqu'il n'a plus d'utilité. Et recommencer le même scénario avec une nouvelle proie.
-
La sortie de la relation : l'évènement de trop.
Violence physique, infidélité découverte, mise en danger des enfants, avancée d'une thérapie ; il arrive toujours un moment où la victime sort de sa"léthargie" et quitte la relation.
"A bout de forces, je suis allé voir un énergéticien que connaissait une amie. Ma femme venait de s'en prendre violemment à moi devant les enfants sidérés.
La première séance fût très pénible, j'ai énormément pleuré. J'ai eu la chance d'avoir à faire à un professionnel très empathique mais qui ne m'a pas mâché ses mots. Il m'a clairement dit que j'avais deux options : soit je sortais de la relation et il allait m'aider pour le faire. Soit je restais dans la relation et dans 6 mois maximum, on commandait la "boîte en sapin" parce que j'allais mourir. J'ai choisi la vie. On a fait la séance, très douloureuse physiquement surtout. Je suis retourné le voir 3 semaines plus tard, nous en avons fait une autre. En sortant de la séance, ma décision était prise. J'étais prêt à me séparer. J'ai trouvé un appartement et un mois plus tard je déménageais. Aujourd'hui, je suis redevenu moi-même et je suis pleinement heureux" raconte Jean-Marc.
"Ma responsable me faisait vivre l'enfer au quotidien, au point que mon médecin m'a arrêté pour harcèlement moral. Lorsque mon employeur a été informé, il a redoublé de violence et de pression envers moi alors que j'étais en arrêt de travail. Je suis allé voir un hypnothérapeute. Nous avons travaillé sur mon sentiment permanent de culpabilité, sur mes qualités personnelles que je ne voyais plus, sur mon estime de moi, sur mon rapport à la loyauté. 12 séances à raison de 2 séances mensuelles ont été nécessaires pour sortir la tête de l'eau. J'avais retrouvé ma force et ma combativité. Je me suis fait épauler par une avocate spécialisée et nous avons obtenu gain de cause aux Prud'hommes car j'avais été licencié abusivement. Depuis, j'ai investi dans l'immobilier et je gagne correctement ma vie en m'épanouissant" raconte Jean-Paul.
Travailler sur soi, combler ses manques et progressivement se reconstruire est toujours possible. Fuir la relation est bien souvent indispensable et salvateur. Face à un agresseur aux portes de la pathologie sinon de la démence, on ne peut pas gagner un combat. L'être humain sain d'esprit n'évolue pas sur le même terrain que son bourreau.
Hypnose, Réflexologie, Neuro+ (méthode proche de l'EMDR), magnétisme, digitopuncture(technique basée sur les méridiens utilisés en médecine chinoise) sont autant des outils particulièrement efficaces pour se relever et s'en sortir.
Ce que l'on ignore souvent, c'est que la victime ne peut pas quitter son agresseur car celui-ci détient une partie de son énergie. La proie croit qu'en restant elle va pouvoir récupérer ce qui lui appartient mais c'est un leurre. Les thérapies énergétiques telles que je les pratique en cabinet permettent de couper les liens relationnels toxiques et de rendre au patient la partie de son énergie qu'il avait perdue. Ces méthodes sont très puissantes et complémentaires d'outils plus "conventionnels" que j'utilise également tels que l'hypnothérapie, le Reiki ou la méthode Neuro+.
La prise en charge du patient doit être, de préférence, holistique afin de nettoyer toutes les mémoires pyscho-corporelles, et éviter de retomber dans ce type de relation à l'avenir.
Comme l'exprime très bien le titre de l'ouvrage du psychiatre Américain Bessel Van der Kolk : "Le corps n'oublie rien".
Rodolphe PAUZANO
HYPNERGETIC
400, Chemin de l'Aubère
13100 Aix en Provence
Tél : 06 63 41 24 68
Écrire commentaire