Il semble que les statistiques soient particulièrement préoccupantes quant à la notion de couple, de liberté, de bonheur, d'épanouissement personnel et d'engagement.
Aujourd'hui c'est plus d'un couple sur 3 qui se sépare au bout de quelques années de relation et plus d'un couple sur deux dans les grandes villes. Liberté sexuelle boostée par les progrès en matière de contraception, émancipation (et c'est tant mieux) de la femme qui est autonome financièrement, épanouissement personnel élevé au rang de dogme même si cette notion ne veut pas dire grand chose, naissance du premier enfant, sollicitations fréquentes liées aux nouvelles technologies dont les réseaux sociaux et site de rencontres extra-conjugaux, usure du temps liée à la routine, autant de paramètres qui modifient la notion de couple et en font trembler les fondations.
Mais parmi les causes principales de divorce et séparation, c'est bien l'infidélité qui arrive en tête. L'immense majorité des couples n'y survit pas. Quant aux autres, soit ils s'en accommodent et se résignent avec toute la souffrance que cela engendre, soit ils y trouvent leur compte car l'infidélité de leur moitié permet de justifier la leur, soit ils arrivent à s'en sortir et s'en relèvent, disent-ils, plus forts qu'avant.
De nos jours, ce n'est pas moins d'un couple sur trois qui se trouve tôt ou tard confronté à l'infidélité de Monsieur et/ou de Madame. Je précise de Monsieur et/ou de Madame, car contrairement à ce que certains peuvent prétendre, les femmes trompent aussi fréquemment que les hommes aujourd'hui, ce sont uniquement leurs motivations qui différent. Encore que, ici aussi, la tendance soit en pleine évolution.
- Où commence l'infidélité ?
Chacun à sa propre conception de l'extra-conjugalité et du moment auquel une relation devient interdite.
Les polyamoureux diront que tant qu'il n'y a pas de coït il n'y a pas d'infidélité ; d'autres affirmeront que "sucer n'est pas tromper" et tolèreront fellation et cunnilingus en dehors du couple, d'autres toléreront un baiser.
Les échangistes vous diront qu'ils choisissent le partenaire sexuel de leur mari ou de leur femme, et que de ce fait, il n'y a pas d'infidélité puisque tout le monde est informé et consentant. De plus, l'autre est présent et assiste aux ébats de son ou sa partenaire avec un tiers, ce qui renforce le concept si particulier de non-tromperie propre à ce milieu. Personnellement, je trouve ça très glauque mais c'est un autre débat.
Pour ma part, je fais partie de ceux qui considèrent que l'infidélité ne commence pas en dessous de la ceinture. A partir du moment où il existe une intimité affective et/ou une attirance physique pour quelqu'un d'autre que son/sa conjoint/e officiel, je pense que nous sommes déjà en plein dedans. Cela n'a rien à voir avec l'amitié profonde et sans ambiguité qui est tout à fait possible entre hommes et femmes.
Le sexe n'est que la suite logique de la relation infidèle qui commence largement en amont. Ne pas confondre la cause et la conséquence.
- L'infidélité : la mauvaise réponse à une bonne question.
Autant le dire tout de suite : on ne règle pas un problème en y greffant un autre problème par-dessus.
Sauf à être un ou une infidèle chronique ne sachant pas résister à ses pulsions, l'infidélité n'est ni plus ni moins qu'une expression symptomatique d'une difficulté. Cette difficulté peut être endogène ou exogène au couple, mais elle est toujours à l'origine du passage à l'acte.
Angoisse du temps qui passe, besoin de se rassurer sur son potentiel de séduction, désir de renouveau, (re)vivre le grand frisson, recherche d'affection et de réconfort, assouvir ses besoins sexuels, vivre ses fantasmes, désir de vengeance etc.… sont les motivations principales que j'entends en séance de la part de celles et ceux qui ont donné un ou plusieurs coups de canif dans le contrat.
Si on ajoute à tout ceci la pression sociale qui oblige presque à être heureux et épanoui, le dogme du "jouir à tout prix", le "si tu l'as pas fait tu n'es pas tendance", on se rend vite compte que les différents pièges mettent facilement échec et mat les candidats potentiels aux relations cachées.
Certains vont même jusqu'à prôner les vertus de l'infidélité et les mérites de l'échangisme, censé apporter du "piment" dans la relation. Ce sont les premiers que je vois arriver en vrac en séance….
Plus que le passage à l'acte, c'est la perte de confiance qui provoque le cataclysme qui se termine le plus souvent en rupture.
La confiance est l'un des piliers du couple. Sans ce pilier, il est impossible de créer une relation saine, de bâtir sa vie avec quelqu'un.
Le couple est un refuge, un lieu de sécurité, d'affection, de protection, d'écoute, de paix et d'amour. Tout cela ne peut exister sans la confiance qui est fondamentale.
Or, l'extra-conjugalité est le moyen le plus sût d'entamer la confiance dans un couple, et plus encore que l'acte en lui-même, c'est le mensonge qui détruit tout et conduit à la séparation.
Face à la violence de cette situation, les hommes et les femmes réagissent différemment.
Les hommes souffrent horriblement, leur égo en prend en coup et ils se sentent meurtris dans leur virilité. Ils pensent souvent, à tord ou à raison, que si leur femme a couché avec un autre homme, c'est parce qu'elle a des sentiments pour lui. Les hommes savent bien que la femme ne livre pas uniquement ses organes génitaux dans l'acte, mais c'est tout son corps et son cœur qu'elle va donner. Et c'est pour un homme une souffrance absolument insupportable qui peut les conduire au suicide et à commettre des meurtres. Sans compter qu'ils redoutent que le rival fasse mieux jouir leur femme qu'eux.
D'une manière générale, les hommes ne parviennent pas à pardonner et initient presque toujours la séparation dans ce cas précis.
Les femmes se sentent elles aussi blessées dans leur égo, mais ont plutôt tendance à demander à leur homme, au sujet de leur rivale :"est ce que tu l'aimes?". Les femmes, en tous cas celles que j'ai pu accompagner, pardonnent plus facilement un écart uniquement sexuel à leur mari, à condition qu'il reste exceptionnel et qu'il n'y ait pas de sentiments pour l'autre.
On voit bien ici que chaque sexe se projette dans l'autre et aborde l'infidélité de l'autre selon son propre prisme.
- Quelles issues ?
Dans l'immense majorité des cas, l'infidélité conduit inévitablement à la séparation.
Dans le cas de ceux qui ont réussi à sauver leur couple, il a fallu beaucoup de temps et de communication entre les deux membres pour arriver à s'en sortir. Très rares sont les couples qui ont pu utiliser l'infidélité pour pleurer ensemble et se rapprocher l'un de l'autre. L'aide d'un thérapeute s'avère souvent indispensable afin de comprendre les causes du déséquilibre relationnel qui a permis que cette situation arrive. Certains couples s'en sont sortis, et se disent aujourd'hui plus solides qu'avant, mais devinez combien….
L'infidélité n'est jamais bienheureuse, elle ne sauvera pas votre mariage mais risque fort de précipiter sa chute. Elle ne fait qu'aggraver le déséquilibre existant.
Je vais conclure cet article en citant "Sex, a man's guide" de Betchel et Stains, qui démolissent 5 fausses croyances sur les aventures extra-conjugales, et reprises par Yvon Dallaire dans son ouvrage "S'aimer longtemps" paru en 1996 :
- Vous ne trouverez pas dans votre amant(e) un(e) meilleur(e) ami(e)
- La sexualité n'est pas meilleure avec votre amant(e)
- L'infidélité ne sauvera pas votre mariage
- L'infidélité coûte très cher financièrement et émotionnellement
- Elle est même acceptée légalement comme un motif raisonnable de meurtre dans certains états américains et autres sociétés.
De quoi réfléchir avant de commettre l'irréparable…..
Rodolphe PAUZANO
Cabinet HYPNERGETIC
400 Chemin de l'Aubère
13100 AIX EN PROVENCE
www.hypnergetic.fr
Il semble que les statistiques soient particulièrement préoccupantes quant à la notion de couple, de liberté, de bonheur, d'épanouissement personnel et d'engagement.
Aujourd'hui c'est plus d'un couple sur 3 qui se sépare au bout de quelques années de relation et plus d'un couple sur deux dans les grandes villes. Liberté sexuelle boostée par les progrès en matière de contraception, émancipation (et c'est tant mieux) de la femme qui est autonome financièrement, épanouissement personnel élevé au rang de dogme même si cette notion ne veut pas dire grand chose, naissance du premier enfant, sollicitations fréquentes liées aux nouvelles technologies dont les réseaux sociaux et site de rencontres extra-conjugaux, usure du temps liée à la routine, autant de paramètres qui modifient la notion de couple et en font trembler les fondations.
Mais parmi les causes principales de divorce et séparation, c'est bien l'infidélité qui arrive en tête. L'immense majorité des couples n'y survit pas. Quant aux autres, soit ils s'en accommodent et se résignent avec toute la souffrance que cela engendre, soit ils y trouvent leur compte car l'infidélité de leur moitié permet de justifier la leur, soit ils arrivent à s'en sortir et s'en relèvent, disent-ils, plus forts qu'avant.
De nos jours, ce n'est pas moins d'un couple sur trois qui se trouve tôt ou tard confronté à l'infidélité de Monsieur et/ou de Madame. Je précise de Monsieur et/ou de Madame, car contrairement à ce que certains peuvent prétendre, les femmes trompent aussi fréquemment que les hommes aujourd'hui, ce sont uniquement leurs motivations qui différent. Encore que, ici aussi, la tendance soit en pleine évolution.
- Où commence l'infidélité ?
Chacun à sa propre conception de l'extra-conjugalité et du moment auquel une relation devient interdite.
Les polyamoureux diront que tant qu'il n'y a pas de coït il n'y a pas d'infidélité ; d'autres affirmeront que "sucer n'est pas tromper" et tolèreront fellation et cunnilingus en dehors du couple, d'autres toléreront un baiser.
Les échangistes vous diront qu'ils choisissent le partenaire sexuel de leur mari ou de leur femme, et que de ce fait, il n'y a pas d'infidélité puisque tout le monde est informé et consentant. De plus, l'autre est présent et assiste aux ébats de son ou sa partenaire avec un tiers, ce qui renforce le concept si particulier de non-tromperie propre à ce milieu. Personnellement, je trouve ça très glauque mais c'est un autre débat.
Pour ma part, je fais partie de ceux qui considèrent que l'infidélité ne commence pas en dessous de la ceinture. A partir du moment où il existe une intimité affective et/ou une attirance physique pour quelqu'un d'autre que son/sa conjoint/e officiel, je pense que nous sommes déjà en plein dedans. Cela n'a rien à voir avec l'amitié profonde et sans ambiguité qui est tout à fait possible entre hommes et femmes.
Le sexe n'est que la suite logique de la relation infidèle qui commence largement en amont. Ne pas confondre la cause et la conséquence.
- L'infidélité : la mauvaise réponse à une bonne question.
Autant le dire tout de suite : on ne règle pas un problème en y greffant un autre problème par-dessus.
Sauf à être un ou une infidèle chronique ne sachant pas résister à ses pulsions, l'infidélité n'est ni plus ni moins qu'une expression symptomatique d'une difficulté. Cette difficulté peut être endogène ou exogène au couple, mais elle est toujours à l'origine du passage à l'acte.
Angoisse du temps qui passe, besoin de se rassurer sur son potentiel de séduction, désir de renouveau, (re)vivre le grand frisson, recherche d'affection et de réconfort, assouvir ses besoins sexuels, vivre ses fantasmes, désir de vengeance etc.… sont les motivations principales que j'entends en séance de la part de celles et ceux qui ont donné un ou plusieurs coups de canif dans le contrat.
Si on ajoute à tout ceci la pression sociale qui oblige presque à être heureux et épanoui, le dogme du "jouir à tout prix", le "si tu l'as pas fait tu n'es pas tendance", on se rend vite compte que les différents pièges mettent facilement échec et mat les candidats potentiels aux relations cachées.
Certains vont même jusqu'à prôner les vertus de l'infidélité et les mérites de l'échangisme, censé apporter du "piment" dans la relation. Ce sont les premiers que je vois arriver en vrac en séance….
Plus que le passage à l'acte, c'est la perte de confiance qui provoque le cataclysme qui se termine le plus souvent en rupture.
La confiance est l'un des piliers du couple. Sans ce pilier, il est impossible de créer une relation saine, de bâtir sa vie avec quelqu'un.
Le couple est un refuge, un lieu de sécurité, d'affection, de protection, d'écoute, de paix et d'amour. Tout cela ne peut exister sans la confiance qui est fondamentale.
Or, l'extra-conjugalité est le moyen le plus sût d'entamer la confiance dans un couple, et plus encore que l'acte en lui-même, c'est le mensonge qui détruit tout et conduit à la séparation.
Face à la violence de cette situation, les hommes et les femmes réagissent différemment.
Les hommes souffrent horriblement, leur égo en prend en coup et ils se sentent meurtris dans leur virilité. Ils pensent souvent, à tord ou à raison, que si leur femme a couché avec un autre homme, c'est parce qu'elle a des sentiments pour lui. Les hommes savent bien que la femme ne livre pas uniquement ses organes génitaux dans l'acte, mais c'est tout son corps et son cœur qu'elle va donner. Et c'est pour un homme une souffrance absolument insupportable qui peut les conduire au suicide et à commettre des meurtres. Sans compter qu'ils redoutent que le rival fasse mieux jouir leur femme qu'eux.
D'une manière générale, les hommes ne parviennent pas à pardonner et initient presque toujours la séparation dans ce cas précis.
Les femmes se sentent elles aussi blessées dans leur égo, mais ont plutôt tendance à demander à leur homme, au sujet de leur rivale :"est ce que tu l'aimes?". Les femmes, en tous cas celles que j'ai pu accompagner, pardonnent plus facilement un écart uniquement sexuel à leur mari, à condition qu'il reste exceptionnel et qu'il n'y ait pas de sentiments pour l'autre.
On voit bien ici que chaque sexe se projette dans l'autre et aborde l'infidélité de l'autre selon son propre prisme.
- Quelles issues ?
Dans l'immense majorité des cas, l'infidélité conduit inévitablement à la séparation.
Dans le cas de ceux qui ont réussi à sauver leur couple, il a fallu beaucoup de temps et de communication entre les deux membres pour arriver à s'en sortir. Très rares sont les couples qui ont pu utiliser l'infidélité pour pleurer ensemble et se rapprocher l'un de l'autre. L'aide d'un thérapeute s'avère souvent indispensable afin de comprendre les causes du déséquilibre relationnel qui a permis que cette situation arrive. Certains couples s'en sont sortis, et se disent aujourd'hui plus solides qu'avant, mais devinez combien….
L'infidélité n'est jamais bienheureuse, elle ne sauvera pas votre mariage mais risque fort de précipiter sa chute. Elle ne fait qu'aggraver le déséquilibre existant.
Je vais conclure cet article en citant "Sex, a man's guide" de Betchel et Stains, qui démolissent 5 fausses croyances sur les aventures extra-conjugales, et reprises par Yvon Dallaire dans son ouvrage "S'aimer longtemps" paru en 1996 :
- Vous ne trouverez pas dans votre amant(e) un(e) meilleur(e) ami(e)
- La sexualité n'est pas meilleure avec votre amant(e)
- L'infidélité ne sauvera pas votre mariage
- L'infidélité coûte très cher financièrement et émotionnellement
- Elle est même acceptée légalement comme un motif raisonnable de meurtre dans certains états américains et autres sociétés.
De quoi réfléchir avant de commettre l'irréparable…..
Rodolphe PAUZANO
Cabinet HYPNERGETIC
400 Chemin de l'Aubère
13100 AIX EN PROVENCE
www.hypnergetic.fr