Que l'on soit coach et/ou thérapeute, l'accompagnement de l'autre est un travail aussi exaltant qu'exigeant. L'être humain est à la fois la "matière" qui va se façonner au fil des séances, le projet, l'acteur et le résultat final. Sa mise en oeuvre est particulièrement délicate justement parce qu'il s'agit d'un être humain dans toute sa singularité, sa force et sa fragilité. Accompagner nécessite pour l'accompagnant de répondre à nombre de critères indispensables, non seulement pour que le travail soit réussi, mais aussi afin d'éviter de partir dans la mauvaise direction ou, pire encore, d'aggraver la situation du consultant. Ce dernier a donc tout intérêt à sélectionner rigoureusement la personne qui va l'accompagner afin d'éviter des déconvenues qui peuvent devenir dramatiques.
1- Coaching ou Thérapie : Que choisir ?
Avant de définir la raison pour laquelle une personne souhaite bénéficier d'un accompagnement par un professionnel, il est nécessaire de rappeler un principe de base : Ne JAMAIS se faire coacher sans avoir réalisé préalablement un travail thérapeutique.
Pourquoi ? Pour une raison très simple : la thérapie sert à "réparer" ce qui a besoin de l'être, le coaching sert à "construire". Vous l'avez compris, faire du coaching sans avoir fait de thérapie au préalable revient à vouloir construire une maison sans avoir fait de terrassement ni de fondations : au premier coup de vent, la maison bâtie "de travers" va s'effondrer. Je vous laisse le soin de transposer la métaphore au psychisme de l'être humain.
2- Bien choisir son coach ou son thérapeute :
Pourtant, nombre de "coachs" / "thérapeutes" formés ou auto-proclamés ne tiennent pas compte de ce présupposé indispensable. Le coaching est un business qui peut s'avérer très lucratif, les missions y sont rares pour les incompétents, et certains (pour ne pas dire l'immense majorité) ont tendance à se prendre pour des divinités, en ce sens où ils se placent en position haute et n'ont rien à faire des conséquences que peuvent avoir leurs prestations. Car il y a un autre paramètre à prendre en compte : la personne accompagnée est un "client" et le coach n'a aucune obligation de résultat.
Le choix du professionnel s'avère donc crucial. Lorsque l'on me questionne sur les critères de sélection, j'incite toujours mes interlocuteurs à respecter le cahier des charges suivant :
- Se sentir à l'aise et en confiance avec le professionnel
- Vérifier autant que possible son niveau de compétence. Méfiez vous de ceux qui brandissent leur certification RNCP comme le Saint-Graal, ce n'est absolument pas un gage de sérieux ni de qualité. Cela atteste d'une réussite à un examen selon des critères subjectifs, mais n'offre aucune garantie de de compétence ou d'éthique dans une profession qui n'est pas réglementée. Il en va de même pour ceux qui sont affiliés à des ordres professionnels qui n'ont pas plus de légitimité.
- Fonctionner davantage par recommandation, c'est à dire tenter d'obtenir des renseignements de la part de personnes qui ont travaillé avec l'accompagnant. Le bouche à oreille est le meilleur média pour obtenir ces informations. Certains ont un site internet sur lequel figurent des témoignages de consultants, ce qui n'est pas une garantie car tout le monde peut écrire n'importe quoi et vous induire en erreur (ceux de mon site web sont tous authentiques, faut il le préciser ...!).
- Fuir immédiatement si vous sentez que votre interlocuteur ne vous écoute pas, n'a aucun recul sur ce que vous lui expliquez, vous semble faire du business, ne vous paraît pas digne de confiance ou pire vous fait penser à un gourou de secte, s'il vous demande des sommes élevées pour vous accompagner : tout le monde n'a pas le niveau de Tony Robbins et ne peut prétendre à sa rémunération.
- S'assurer que le plan d'accompagnement proposé correspond à vos attentes et vous paraît pouvoir respecter votre écologie personnelle. Ne pas hésiter à demander des modifications et observer les réponses qui y sont apportées par le professionnel.
- S'informer sur le parcours du professionnel et faire confiance à son intuition : si vous le sentez, vérifiez tout de même ce qui vous questionne, et si vous ne le sentez pas, fuyez !
3- Accompagner n'est pas guider :
Le coach/thérapeute tend le miroir. Il n’est pas là pour regarder ce qu'y voit son client.
Ses questions ne visent pas à obtenir des réponses mais à déclencher une réflexion chez le client et une dynamique de changement conforme à la demande de son client, il cherche à lui faire découvrir, par sa réflexion personnelle uniquement, ses ressources internes qu'il ne pensait pas avoir ou bien qu'il ne savait pas utiliser. Son métier consiste à aider son client à faire émerger de nouvelles perspectives sur sa situation et son propre mode de fonctionnement.
Le professionnel ne donne aucune solution, aucune directive, ne donne pas son avis personnel (on s'en fout royalement !). Il ne colle pas non plus sa "carte du monde" sur celle de son client. Il le respecte dans son altérité et sa spécificité.
Par définition, le coach/thérapeute est en position basse, il "ne sait pas", c’est le client qui sait, ou qui va le savoir, justement grâce à l'accompagnement. Il ne se risque pas à donner un avis sur le problème, l’objectif ou la stratégie du client. Il ne fait qu’offrir son extériorité en amenant le client à se questionner, sans orienter ses questions.
Il s'agit là d'un exercice particulièrement délicat à réaliser car la plupart des professionnels sont incapables de se décentrer et sont gouvernés par un égo infatué.
Le coach/thérapeute sait seulement ce que vivent ses clients, et par quels états intérieurs ils passent quand ils se remettent en question pour avancer et créer le changement.
Il est indispensable qu'il soit passé lui-même par les chemins de la remise en question, qu'il ait effectué un travail personnel en profondeur, et qu'il continue à le faire aussi longtemps qu'il exercera, tout en étant également supervisé par un de ses pairs plus expérimenté.
Rod PAUZANO
Coach / Formateur / Thérapeute
Certifié France & USA
HYPNERGETIC
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